David Zerah's photographic work is firstly defined by its aesthetic quality: in the prints, the colours and their eye-catching vividness, the variety of compositions, also applied to both scenic shots, rendered details or to objects. The subjects denote a sense of familiarity, the ordinary or scenes of deja vu, landscapes or objects that make up our daily lives.

They evoke a feeling of rapidly emerging strangeness: obviously, David Zerah is not a documentary photographer, referencing recognisable images, so it is for us to questionthe mystery or strangeness that can result: we feel that somewhere there is a setting that leaves a gap between the vision of the 'ordinary' and what these images offer.
In fact, David Zerah, borrows subjects from literature, cinema and moments or situations from ordinary life, forever proceeding to put at a distance, the narrative mounting leading us to question the reality of that which is seen or brought into view

In this sense, his aesthetic portrays the way in which he is lead to see the world, raising questions about the society, it's codes and associated images. He avances as a writer or filmmaker would tell a story, the thread more often mundaine or simply ordinary, but made extraordinary or strange in the way it is told. In this regard , this work reminds us particularly of British photographers such as Martin Parr and, Nick Waplington and their fundamental ambiguity, although David Zerah s point of difference lies in his inner introspection, the order of reverie, and the view of the society that surrounds him. In everything: object, flower, landscape... and in the character s engaged in all kinds of actions, he sees another scene, another object, another situation. Finally, his slightly distanced vision, which is neither bombastic nor declamatory, and neither realistic nor illusionist, bears no message , except to take us away in our own dreams.

Jacques Sauvageot.


 
 

Les travaux photographiques de David Zerah se remarquent d'abord par leur qualité esthétique : les tirages, en couleur, accrochent le regard par leurs couleurs vives, la variété des compositions, qui peuvent jouer aussi bien sur des plans panoramiques que sur le rendu de détails ou d'objets. Les sujets donnent une impression de familiarité, de scènes ordinaires ou déjà vues, de paysages ou d'objets qui peuplent notre quotidien.

Un sentiment d'étrangeté s'en dégage pourtant rapidement  : de toute évidence, David Zérah n'est pas un photographe documentaire, ou, s'il fait appel à des images connues, c'est pour nous interroger sur le mystère ou l'étrangeté qu'elles peuvent dégager  : on sent bien qu'il y a, quelque part, une mise en scène qui créé un décalage entre la vision «  ordinaire  » et celle que nous proposent ces images.
En fait, David Zerah, qu'il emprunte ses «  sujets  » à la littérature, au cinéma, ou à des moments ou des situations de vies ordinaires, procède toujours par une mise à distance, un montage, qui nous interrogent sur la réalité de ce qui est vu ou donné à voir.

En ce sens, son «  esthétisme  » est le moyen par lequel il peut faire passer son regard sur le monde, les interrogations qu'il veut bien faire partager sur la société, ses codes, ses images. Il procède comme un écrivain ou un cinéaste qui nous racontent des histoires dont la trame est souvent finalement assez banale ou ordinaire, mais auxquelles le  mode de récit confère  une touche de merveilleux ou d'étrangeté.
A cet égard son travail peut nous faire penser, notamment à celui de certains photographes anglais comme Martin Parr ou Nick Waplington, leur ambiguïté fondamentale, à cette différence que David Zerah est plus attaché à une introspection intérieure, de l'ordre de la rêverie, qu'à un regard sur la société qui l'entoure. Dans toute chose : objet, fleur, paysage... dans tout personnage occupé à une action quelconque, il voit une autre scène, un autre objet, une autre situation.
D'où le côté  finalement assez délicatement distancié de sa vision, qui n'est ni déclamatoire ni emphatique, ni réaliste ni illusionniste. Elle ne porte pas de message, sauf celui de nous renvoyer à nos propres rêveries.

Jacques Sauvageot.